Bel anachronisme

Lisons un extrait de la chanson « Belle », paroles de Luc Plamandon et musique de Richard Cocciante :

Belle
[…]
Malgré ses grands yeux noirs qui vous ensorcellent

La demoiselle serait-elle encore pucelle ?
Quand ses mouvements me font voir monts et merveilles
Sous son jupon aux couleurs de l’arc-en-ciel
Ma dulcinée laissez-moi vous être infidèle
Avant de vous avoir mené jusqu’à l’autel
[…]

Le but de cet article est d’alerter les auteurs de chansons sur la nécessité d’avoir quelques connaissances historiques avant de passer à l’étape de l’enregistrement. Il est évident qu’on ne peut pas tout vérifier, mais il faut imaginer que pour toute chanson en devenir, il y a nombre de personnes qui vont l’écouter, l’apprécier, la critiquer, la juger avant qu’elle ne soit gravée pour l’Éternité ! Alors, que se passe-t-il pour cette « Belle » chanson ?

61621NPVBBL._SY300_Dans cette chanson, nous sommes, d’après l’auteur en l’an 1422 et d’après Victor Hugo en fin XVe siècle. À cette époque, Dulcinée n’a pas encore la signification que lui donnera Cervantes au début du XVIIe siècle, dans Don Quichotte de la Mancha. Ce prénom signifiera alors « Ma douce ». Le comédien/chanteur ne peut donc pas prononcer ce prénom dans ce sens, qui n’existe pas, et nous nous trouvons donc en situation d’anachronisme, comme si l’on parlait à cette époque d’avion ou de télévision !

 


PS : sur tous les sites de paroles de chansons, je vois écrit MENÉ et non MENÉE