Abricotin le lapin

ABRICOTIN LE LAPIN par Thierry BRAYER

Abricotin le lapin
par Thierry BRAYER


Présentation

Il est une fois un lapin que tout le monde appelle Abricotin parce qu’il est tout petit, tout lapin et tout tendre comme des bisous et des câlins. Normalement, il devrait être tout blanc, mais sa passion est si forte pour les carottes qu’il a fini par en prendre la couleur, celle d’un abricot bien sucré !
Il vit tranquillement à l’abri des hommes dans un terrier près de l’étang des Nénuphars, mais personne ne sait où exactement. C’est tant mieux, il ne risque presque rien ainsi.
Sa maman, Lapinella, le surveille autant qu’elle peut, car il est encore très jeune et il fait beaucoup de bêtises. Pourtant, chaque fois qu’elle est occupée à la cuisine ou au ménage et donc qu’elle ne le voit pas, il met son nez dehors, puis ses pattes, puis sa queue et il s’enfuit en sautillant de joie. Il est tellement curieux qu’il n’a pas peur d’explorer ce monde qui l’entoure, mais il finit toujours par revenir bien vite auprès de sa maman pour être à nouveau rassuré et protégé. Forcément, sa maman est tout pour lui et il l’aime…


Infos

80 pages – Couleur
ISBN : 978-2322121694 – BoD Éditeur

À lire ou à faire lire – 3 / 7 ans
Illustré par Éva Morana-Jourdain


Extrait

Le mystère de la carotte verte

Abricotin aime les carottes. C’est sa gourmandise et il est rare qu’il en laisse dans son assiette quand Lapinella en fait pour le dîner, c’est-à-dire chaque jour. Râpées, en purée, en rondelles, en beignets, en crêpes, c’est son plat préféré et il a même inventé une nouvelle recette : la carotte farcie à la carotte. Un délice !

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Attention pourtant : l’abus de carottes rend les poils de lapins de couleur orange comme un abricot !

Pourtant, quand sonnent quatre heures au clocher du village, il n’est pas rare qu’il sorte explorer les cultures alentour pour arracher une ou deux carottes pour grignoter. C’est facile, à cette heure-ci, Lapinella est avec ses amies des terriers voisins pour parler des derniers potins. Abricotin, espiègle, profite du fait qu’elles se chamaillent pour s’évader sans risquer de se faire remarquer et filer vers le jardin de monsieur Clément.

Alors que les fanes des carottes sont belles et généreuses, Abricotin est surpris de voir que la première qu’il déterre est verte. Il en déduit qu’elle n’est pas mûre même si elle est de bonne taille. Ne voulant pas la gâcher, il la remet en terre, en prend une seconde, mais elle est verte aussi. Il la remet aussi en terre, puis recommence avec une troisième, verte, une quatrième, verte, une cinquième, encore verte…

Abricotin est très étonné et se trouve dans l’obligation de retourner à son terrier sans avoir pu en croquer une. Il est bredouille ! Il se dit que demain, elles seront certainement d’une couleur normale et donc bonnes à sa consommation.

Que nenni ! Le lendemain, c’est le même scénario : toutes vertes et pourtant tellement grosses ! Abricotin est abasourdi tout autant qu’affamé ! Combien de jours va-t-il lui falloir attendre pour que tout ce grand mystère soit élucidé ?

Aussi décide-t-il de prendre l’affaire en main bien avant de mourir de faim. Dimanche matin, alors que les habitants du village ainsi que Lapinella se rendent au marché, Abricotin, tel un détective privé, rejoint le jardin de monsieur Clément, en passant non pas par la clôture comme il fait chaque jour, mais par la maison pour regarder de la fenêtre s’il ne trouve pas un indice. Non ! Rien, ni même depuis les étagAbricotin le lapines. Alors, il se dirige vers la cave. La lumière est éteinte et il lui est impossible de l’allumer, vu sa petite taille. Il dévale les escaliers et finit par atteindre le sol en roulade.

De tout orange qu’il est, le voilà tout noir de crasse, mais comme personne ne le voit, ce n’est pas grave. Il se relève tout de même et tente de s’orienter dans ce noir lunaire.

Pourtant, une lueur l’attire et ce n’est pas celle du soupirail. C’est une lumière artificielle, sûrement une ampoule, qui provient d’un petit trou dans le mur de la cave.

Abricotin avance prudemment vers l’endroit d’où elle sort. Il passe sa tête par le trou du mur : il est stupéfait de ce qu’il y voit : c’est une grotte, une caverne. Il découvre des centaines et des centaines de carottes comme des stalactites au plafond, et toutes sont vertes. Abricotin comprend que ce plafond est la terre du jardin de monsieur Clément. Il découvre aussi un escabeau sur lequel est accroché un pot de peinture.

Curieux comme toujours, Abricotin monte tant bien que mal les échelons pour atteindre le sommet et le pot de peinture verte ! Voilà le mystère des carottes vertes résolu : monsieur Clément passe ses journées à peindre les carottes par dessous pour qu’Abricotin ne les arrache plus puisqu’il pensera qu’elles ne sont pas mûres ! Du coup, pour se venger, Abricotin en tire quelques-unes et les croque sans se soucier de leur couleur : après tout, ce n’est que de la peinture à l’eau !


Le trésor de l’Arc-en-Ciel
Abricotin le lapin

Abricotin connaît bien les arcs-en-ciel : il y en a chaque fois que le soleil fait des câlins à la pluie, et il les préfère aux feux d’artifice, car cela dure plus longtemps. Il a appris que c’est un arc lumineux coloré parfois visible dans le ciel, à l’opposé du soleil, pendant une averse. C’est la définition du dictionnaire, il est heureux de la connaître par cœur, pour faire plaisir à sa maman.

Pourtant, ça reste pour lui un phénomène étrange qui doit bien servir à autre chose que d’être simplement joli dans le ciel ! Abricotin en est sûr et il a une idée : l’arc en ciel est dans le ciel, certes, mais il doit reposer sur quelque chose sinon il va tomber ! C’est logique, non ? Alors, il se dit que dès qu’il en verra un, il foncera vers lui pour en trouver sa base. Et quelle base ? Il paraîtrait que l’arc-en-ciel pourrait baigner dans un lac de pièces d’or ! C’est sûr qu’un plant de carottes éternelles lui plairait beaucoup plus, mais bon, il s’en contentera.

Et il attend.

Et il ne pleut pas.

Bien sûr qu’à un moment donné, il va pleuvoir, mais fera-t-il soleil ? Que c’est compliqué de devenir riche !

Et il pleut, enfin. Et effectivement, un arc-en-ciel finit par surgir tout près l’étang des Nénuphars. Abricotin exulte ! Il lève le nez et suit du regard l’arc pour choisir un côté où aller ? Oui ! Mais lequel ? À droite ou à gauche ? À l’est ou à l’ouest ? Où sera-t-il le plus riche ?

À droite ! Et s’il n’y a rien, il repartira à gauche. Alors, il file tel le lapin qu’il est et évite mille obstacles placés là, sur sa route, sûrement par le destin pour l’empêcher d’être le lapin le plus riche de la Terre, déjà qu’il est, d’après sa maman, le plus beau ! Il parcourt quelques milliers de kilomètres — ou de mètres, Abricotin n’étant pas très bon élève en mathématiques — pour atteindre l’arc-en-ciel.

Et Abricotin a finalement raison : il aperçoit comme des étoiles brillantes au sol, là même où l’arc-en-ciel prend sa source. Il ne sent plus de joie et se précipite, se préparant à la fortune. Il se jette de tout son cœur, mais finit dans une énorme mare saumâtre et ressort de l’eau avec un crapaud sur la tête et une bonne dizaine d’autres tout autour de lui. Oh ! Leurs yeux brillent comme des pièces d’or !

De retour au terrier, quelques heures plus tard — ou quelques minutes, Abricotin n’étant toujours pas meilleur élève en mathématiques —, il tombe devant Lapinella, furieuse de le voir tout mouillé, tout laid comme un crapaud baveux et tout puant comme un lapin sale.

  • Qu’as-tu encore fait ? Va donc prendre un bain, ça te changera de tes bêtises !

 


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